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Covid-19 et le paludisme

By Maggio 7, 2020#!31Sab, 04 Dic 2021 00:28:10 +0000+00:001031#31Sab, 04 Dic 2021 00:28:10 +0000+00:00-12+00:003131+00:00x31 04am31am-31Sab, 04 Dic 2021 00:28:10 +0000+00:0012+00:003131+00:00x312021Sab, 04 Dic 2021 00:28:10 +000028122812amsabato=706#!31Sab, 04 Dic 2021 00:28:10 +0000+00:00+00:0012#Dicembre 4th, 2021#!31Sab, 04 Dic 2021 00:28:10 +0000+00:001031#/31Sab, 04 Dic 2021 00:28:10 +0000+00:00-12+00:003131+00:00x31#!31Sab, 04 Dic 2021 00:28:10 +0000+00:00+00:0012#No Comments

BBC

Coronavirus: le Covid-19 causera-t-il une hausse du nombre de décès dûs au paludisme?
By Swaminathan Natarajan

Le paludisme, une maladie tropicale qui tue un enfant toutes les deux minutes, pourrait connaître un pic en Afrique en raison de l’arrêt des diverses activités de production déclenchées par la pandémie de Covid-19.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient que le nombre de décès causés par le paludisme sur le continent pourrait doubler cette année pour atteindre 769 000, un chiffre jamais enregistré depuis 20 ans.
La pandémie de coronavirus n’a pas frappé l’Afrique aussi durement que ce que l’on craignait et le nombre total de décès dus au Covid-19 sur le continent est d’environ 2 000 jusqu’à présent, peut-être parce que seulement 2 % de la population africaine a plus de 65 ans.
Mais les mesures de lutte contre le coronavirus pourraient se retourner contre le continent sous la forme d’une augmentation spectaculaire des décès dûs au paludisme.

Des craintes fondées?

Le rapport mondial sur le paludisme (publié en décembre 2019) indique que plus de 220 millions de personnes ont été infectées et 405 000 ont été tuées par la maladie en 2018.
L’Afrique subsaharienne a enregistré environ 93 % de tous les cas de paludisme et 94 % des décès cette année-là.
Cela signifie que la maladie tue autant d’Africains en deux jours que le Covid-19 en a tué au total jusqu’à présent.
“Je comprends que les pays du monde et leurs dirigeants craignent le Covid-19. Mais je ne pense pas que l’ensemble du département de la santé, des hauts dirigeants à la base, doivent consacrer toutes leurs ressources à la lutte contre le Covid-19”, déclare Dr Pierre Mpele.
L’ancien représentant de l’OMS a travaillé dans de nombreux pays d’Afrique centrale et occidentale et est actuellement membre du Groupe africain sur le Covid-19, formé par l’Académie nationale de médecine française.
De nombreux pays africains ont mis en place des mesures de confinement et orientent leurs ressources pour enrayer la propagation du coronavirus, mais Dr Mpele et d’autres experts appellent à une nouvelle réflexion.
Il craint qu’une focalisation obsessionnelle sur la lutte contre le Covid-19 ne compromette le succès durement acquis contre le paludisme et une foule d’autres maladies.

Des maladies mortelles

Les restrictions imposées pour stopper la pandémie rendent déjà difficile la lutte contre le paludisme, et le moment choisi pour la pandémie est particulièrement mal choisi pour certains foyers de paludisme.
“Les pluies prolongées de décembre à février ont laissé des flaques d’eau et des marécages où les moustiques peuvent se reproduire. Nous nous attendons à un pic de paludisme”, a déclaré à la BBC Mary Killeen, qui dirige l’ONG kenyane Mercy Mukuru.
Plus d’un demi-million de personnes vivent dans le bidonville congestionné de Mukuru, dans la capitale, Nairobi.
La plupart des résidents ont du mal à trouver du travail à cause du confinement et d’une limitation des mouvements et n’ont pas d’argent pour se faire soigner.
“Il ne devrait pas y avoir de pics de mortalité si les gens avaient accès à un traitement de qualité à temps. Malheureusement, de faux médicaments anti-paludéen peuvent être vendus à des personnes qui ne se méfient pas”, explique M. Killeen.
Selon l’OMS, 13 200 Kenyans sont morts du paludisme en 2018.
Le président du pays, Uhuru Kenyatta, est le président de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme et a approuvé l’évaluation de l’OMS, déclarant que “la pandémie de Covid-19 est un obstacle qui risque de bloquer, ou au pire de réduire à néant, les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme en Afrique”.

Pénurie de médicaments et de kits de dépistage

La lutte de l’Afrique contre le paludisme a été rendue possible grâce à l’argent et aux médicaments provenant d’autres régions du globe, mais Covid-19 menace de déstabiliser ce réseau de soutien
Selon l’OMS, la production des principaux médicaments antipaludiques a notamment été interrompue en Inde.
“C’est une préoccupation majeure car 80 % de l’offre mondiale de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT) de qualité et plus de 70 % des ingrédients pharmaceutiques actifs de ces médicaments sont fabriqués en Inde”, a déclaré à la BBC Saira Stewart, porte-parole du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS.
En outre, certains des principaux producteurs de tests de diagnostic rapide du paludisme (RDT) prévoient de réallouer les lignes de production à la fabrication de tests de diagnostic rapide Covid-19, et il y aurait un effet boule de neige en cas de pénurie de tests.
“En l’absence de tests de diagnostic, les travailleurs de la santé devraient recourir à un traitement asymptomatique des cas potentiels de paludisme, ce qui affecterait par inadvertance le stock de médicaments contre le paludisme”, déclare Dr Ally Olotu, un chercheur sur le paludisme basé dans un centre d’essais cliniques à Bagamoyo, en Tanzanie.
Dr Olotu affirme qu’il n’a pas constaté d’augmentation majeure des cas de paludisme en Tanzanie jusqu’à présent, mais prévient que la situation pourrait encore s’aggraver.

Qu’en est-il des moustiquaires?

Le paludisme est une maladie causée par un plasmodium – un parasite unicellulaire qui se nourrit de tissu humain.
Elle est propagée par la moustiques femelles (anophèle), qui contaminent un sujet sain en lui transmettant la maladie à travers du sang infecté.
Parmi les cinq différents types de malaria qui infectent les humains, le Plasmodium falciparum que l’on trouve en Afrique subsaharienne est le plus mortel.
Empêcher les moustiques de piquer les humains est le meilleur moyen d’arrêter les infections par le paludisme. En 2018, près de 175 millions de moustiquaires ont été livrées à l’Afrique subsaharienne.
“La dernière fois que j’ai acheté une moustiquaire pour mon lit double, elle coûtait 9 dollars. De nombreuses blanchisseuses, femmes de ménage, travailleurs occasionnels gagnent 4 dollars ou moins par mois. Elles doivent payer la moitié du loyer et n’ont pas les moyens d’acheter des moustiquaires”, dit Killeen.
Le confinement lié au coronavirus entrave la distribution de moustiquaires gratuites aux personnes pauvres les plus vulnérables.

Recommandations non scientifiques

Le président Trump et le milliardaire Elon Musk ont approuvé l’hydroxychloroquine et la chloroquine pour traiter le Covid-19 sans aucune preuve scientifique. Les médias indiquent que beaucoup d’entre eux stockent ces médicaments aux États-Unis.
Mais les chercheurs affirment que tout achat panique n’aura pas beaucoup d’impact en Afrique car, contrairement aux rapports des médias, l’hydroxychloroquine n’y est pas souvent utilisée pour traiter la malaria.
“Le premier médicament de choix dans le traitement de la malaria [en Afrique] est l’Artemether Lumefantrine (AL). Le Plasmodium falciparum est la souche de parasites la plus courante responsable du paludisme dans notre région, et il est sensible au AL”, déclare Dr Ally Olotu.
La chloroquine est toutefois utilisée pour traiter le paludisme que l’on trouve dans certaines régions d’Asie.

Les défis à venir

L’OMS déclare qu’elle s’efforce d’atténuer l’impact négatif du coronavirus dans les pays touchés par le paludisme.
Le gouvernement américain est le principal bailleur de fonds de l’Organisation mondiale de la santé et lui a accordé plus de 400 millions de dollars en 2019, soit environ 15 % de son budget.
Il y a deux semaines, le président Trump a décidé de mettre un terme au financement de l’OMS parce qu’il estime que cette organisation a “failli à son devoir fondamental” dans sa lutte contre le coronavirus.
Si l’OMS est privée de fonds, cela nuira à sa capacité à aider les pays les plus pauvres.
Les contributions des pays développés et des organisations donatrices comme la fondation Gates financent environ deux tiers du coût de la lutte contre le paludisme en Afrique.
En 2018, les dépenses mondiales pour éradiquer le paludisme ont atteint 2,7 milliards de dollars.
Le gouvernement américain est à nouveau le plus grand donateur et a donné environ un milliard de dollars à plus de 30 pays en 2020.
Ces fonds ont permis de créer de nouveaux hôpitaux, des installations d’essai, des campagnes de sensibilisation et un nouveau vaccin, dont la mise au point a nécessité 32 ans de recherche et coûté 700 millions de dollars.
Les essais montrent qu’il n’est efficace qu’à 40 % pour prévenir la maladie, ce qui montre à quel point nous sommes encore loin d’avoir éradiqué le paludisme.

Des solutions africaines

Selon le Dr Mpele, les donateurs individuels et les organisations d’aide ne réagissent de plus en plus qu’au coronavirus.
“Nous ne devons pas mettre en péril les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies dans la lutte contre des maladies comme le VIH/sida, le paludisme et la polio, compte tenu de la fragilité de nos systèmes de santé”, dit-il.
Il souhaite que chaque pays africain développe sa propre stratégie de lutte contre le Covid-19, en tenant compte des facteurs sociaux, économiques et culturels, et les exhorte à ne pas se contenter de “copier-coller” les efforts chinois ou européens pour atténuer la pandémie.
“Si nous n’y prêtons pas suffisamment attention, il y a un réel danger de recrudescence des cas de paludisme partout en Afrique”, prévient le Dr Mpele.


Fonte: https://www.bbc.com/afrique/region-52560880

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